VILLE PROVINCE DE KINSHASA
Kinshasa
Kinshasa Écouter (en lingala, Kinsásá), appelée Léopoldville de 1881 à 1966, est la capitale et la plus grande ville de la République démocratique du Congo (RDC). Avec une population estimée pour l'année 2017 à 17 071 000 habitants sur une superficie de 9 965 km2, elle est la troisième ville la plus peuplée d'Afrique après Le Caire et Lagos, est considérée comme la plus grande agglomération francophone du monde, en ayant dépassé celle de Paris, et figure parmi l'une des agglomérations les plus peuplées au monde. Située sur la rive sud du fleuve Congo, au niveau du Pool Malebo, elle fait face à la capitale de la République du Congo, Brazzaville. Les limites de la ville étant très étendues, plus de 90 % de sa superficie sont des espaces ruraux ou forestiers (notamment dans la commune de Maluku) ; les parties urbanisées se trouvent à l'ouest du territoire. Kinshasa a le statut administratif de ville et constitue l'une des 26 provincesdu pays. Ses habitants sont nommés les Kinois.
Le site de Kinshasa est occupé depuis plusieurs siècles par des peuples bantous (Teke, Humbu) et devient une place commerciale au cours des xviiie et xixe siècles. En 1881, l'explorateur Henry Morton Stanleynomme la ville Léopoldville en l'honneur du roi des Belges Léopold II. En 1920, elle ne compte que 1 600 habitants, et voit peu à peu sa population s'accroître jusqu'à atteindre 200 000 habitants en 1950. Durant la seconde moitié du xxe siècle, la ville connaît un fort développement économique et une urbanisation anarchique : passant d'un million d'habitants en 1970 à plus de dix millions aujourd'hui.
Cœur économique, politique et culturel du pays, Kinshasa est une ville de contrastes, où coexistent côte à côte des secteurs résidentiels et commerciaux huppés, des universités, des camps militaires et des bidonvilles. Elle constitue un nœud de transports de l'Afrique centrale et accueille les principaux bâtiments institutionnels du pays, tels que le Palais du Peuple et le Palais de la Nation. C'est une ville cosmopolite, qui accueille de nombreux étrangers, et où le lingala, le kikongo et le tshiluba sont les langues principales des habitants aux côtés du français, qui est une langue à titre officiel.
Toponymie
En kikongo, Kinshasa signifie le « Marché au sel » (de nshasa = « sel » et du locatif ki). Ce nom devint officiel après l'indépendance du pays, en 1966, remplaçant celui de « Léopoldville » qui fut donné en 1881 par l'explorateur Henry Morton Stanley en l'honneur du roi des Belges Léopold II au service duquel il se trouvait.
En face, sur la rive droite du fleuve, se trouve Brazzaville, capitale de la République du Congo. Pour bien différencier les deux pays ayant « Congo » dans leur nom, on appelle parfois la République démocratique du Congo « Congo-Kinshasa », pour la différencier du « Congo-Brazzaville ».
Généralités
Kinshasa forme une entité administrative à statut particulier, c'est le centre administratif, économique et culturel de la République démocratique du Congo. Elle s'étend sur plus de 30 km de l'est à l'ouest et sur plus de 15 km du nord au sud. Ses habitants sont appelés les Kinois. La population de Kinshasa contient des représentants de la majorité des ethnies du Congo.
Une partie importante de la ville s'étend sur une superficie essentiellement rurale et couverte d'une savane herbeuse parsemée d'arbustes. La commune rurale de Maluku se trouvant dans la partie orientale de la ville-province occupe à elle seule 79 % du territoire. C'est une ville de contrastes importants, avec des secteurs résidentiels et commerciaux chics, des universités, des camps militaires et des taudis informes coexistant côte à côte, et donc aussi de vastes zones « rurales » envahissant parfois la ville au point de retrouver maraîchers et élevages en ville.
Histoire
L'Afrique centrale possède des traces d'occupation humaine remontant au premier millénaire avant notre ère. De nombreux sites anciens d'occupation ont ainsi été identifiés autour du Malebo Pool, mais la plupart des fouilles sont anciennes et non coordonnées, ce qui pose des problèmes de stratigraphie. Les siècles précédant la colonisation voient des peuples bantous s'installer dans la région du moyen et bas Congo, précédemment exclusivement occupée par les Pygmées. Différentes tribus et peuples composent la nouvelle population. Au niveau du Pool Malebo, les Tio (ou Téké) peuplent la rive droite (nord) du fleuve et des peuples assimilés aux Téké (Humbu et Mfinu) peuplent la rive gauche (sud). La région voit la traite d'esclaves et le commerce d'ivoire enrichir le peuple téké, alors érigé en royaume.
Du xvie au xixe siècles
Dès le xvie ou xviie siècle, la région du Pool devient une vraie plaque tournante entre le bassin du fleuve et les régions côtières. Des légumes des Amériques sont aussi introduits à l'intérieur du continent grâce au commerce et les esclaves (le plus souvent des vaincus dans différents conflits) partent vers Loango, l'embouchure du fleuve et au Sud du royaume de Kongo. Les Bobangis, parfois appelés Bangala (gens du fleuve), occupaient la majeure partie du commerce avec la région équatoriale en naviguant le fleuve et ses rivières jusqu'aux villages tékés du Pool.
Au cours des xviiie et xixe siècles, des pêcheurs et surtout des commerçants tékés venus du nord installent des marchés et des villages au sud du Pool Malebo et sur le plateau qu'on nommera plus tard le plateau des Batéké. Ces villages sont des colonies car les Tékés se limitent à la pêche et au commerce. Les tribus de la région, Humbu et Mfinu, étaient considérées comme les propriétaires de ce côté du fleuve. Au fil du temps, les colons tékés poussent la population locale plus loin des rives, vers l'intérieur des collines. Les principaux villages tékés de la rive sud étaient Nsasa avec près de 5 000 habitants, Ntambo avec moins de 3 000 habitants. Lemba, parmi une multitude de petits villages humbus, était la capitale marchande et politique des Humbus, avec environ 300 habitants. Les marchés du fleuve voyaient des caravanes d'esclaves porteurs d'huile, d'amandes, de palme, d'arachides, de sésame et d'ivoire aller et venir.
Colonisation européenne
Henry Morton Stanley atteint pour la première fois le site de la ville au niveau de Ntambo le lors de sa traversée d'est en ouest du continent africain. En 1881, il signa le « traité de l’amitié » avec un chef téké, Ngaliema, obtenant ainsi le droit d’établissement à l'emplacement de l'actuelle commune de Kintambo, sur les bords de la baie de Ngaliema, et il chargea le capitaine Charles-Marie de Braconnier d'y fonder un poste qu’il baptisa d'avance Léopoldville (Leopoldstad en néerlandais) en l’honneur de son commettant Léopold II de Belgique. Stanley avait choisi l’endroit où le fleuve Congo devenait navigable en direction de l’amont. Le site spacieux et facile à défendre était déjà peuplé de 66 villages antérieurs à Stanley avec une population totale estimée à 30 000 habitants. Stanley fonda aussi une autre station, celle-ci près du hameau de Kinshasa (nshasasignifiant « sel »), avec l'accord du chef Ntsuvila. Ce village donna son nom à la ville actuelle, se dressant, avec le village de Mpumba, là où aujourd’hui se trouve le quartier des affaires.
En 1898, Léopoldville fut reliée par le rail à Matadi. Son importance économique en fut accrue et pourtant, en 1910, on y dénombrait à peine 10 000 habitants.
Capitale grandissante
En 1929, la ville hérita de la fonction de centre administratif assumée jusque-là par Boma, par la mise en application de l'arrêté royal du 1er juillet 1923. À cette époque, Léopoldville est confinée aux communes de Kintambo et de la Gombe actuelle développées autour de la Baie de Ngaliema. Ensuite apparurent les communes de Kinshasa, de Barumbu et de Lingwala. Dans les années 1930, celles-ci accueillent la majorité des logements pour les employés de la Chanic, la Filstisaf et l'Utex Africa.
Léopoldville ne devint juridiquement une ville que le (avec 5 000 hectares et 53 000 habitants); depuis 1923, elle était seulement un « district urbain ». Par la même occasion, elle devient capitale de la colonie, chef-lieu de la province du Congo-Kasaï et du district du Moyen-Congo. Elle était divisée en deux zones : la zone urbaine, avec Léo II, Léo-Ouest, Kalina, Léo-I ou Léo-Est, et Ndolo ; et la zone indigène au sud. La croissance de la ville s'amplifie en 1945 avec la fin du travail forcé, qui permet aux populations noires d'augmenter. Arrivent alors de nombreux paysans de la campagne, à la recherche d'un emploi, et s'entassant dans les cases de la zone indigène. La ville commence alors à se peupler majoritairement de Bakongo. Dans les années 1950, les cités planifiées de Lemba, Matete, et une partie de Ndjili furent aménagées pour loger les employés de la zone industrielle de Limete. En 1954, la ville ouvre la première université de la colonie, l'Université Lovanium.
La ville compte 11 communes et 6 zones annexes en 1957 : les communes de Kalamu, Dendale (actuelle commune de Kasa-Vubu), Saint Jean (actuelle Lingwala), Ngiri-Ngiri, Kintambo, Limete, Bandalungwa, Léopoldville (actuelle Gombe), Barumbu, Kinshasa et Ngaliema ; et les zones annexes de Lemba, Binza, Makala, Kimwenza, Kimbanseke et Kingasani. Les zones annexes de Ndjili et Matete sont plus tard ajoutées. Avec les émeutes de janvier 1959, l'indépendance politique se profile, les élections municipales, parlementaires ou présidentielle donnent lieu à des tensions ethniques qui nécessitent l'intervention de la force publique. Les Bakongos remportent néanmoins les élections municipales. Le MNC Lumumba remporte les élections parlementaires (députés et sénateurs). Patrice Lumumba, Premier ministre, proposa à Joseph Kasa-Vubu, de l'Abako, la présidence de la République, poste essentiellement honorifique. Par souci d'unité nationale, celui-ci accepta. La guerre civile qui suivit l'indépendance en 1960 renforça l'immigration des Balubas. Avec la prise de pouvoir du maréchal Mobutu, en 1965 le lingala devient la langue régionale enseignée à côté du français.
La ville change officiellement de nom en 1966, de Léopoldville à Kinshasa.
En 1968, elle est dotée du statut de région au même titre que les autres régions du pays et le nombre de communes passe à 24. Les dix nouvelles communes sont Bumbu, Kimbanseke, Kisenso, Makala, Maluku, Masina, Mont-Ngafula, Ngaba, Nsele et Selembao.
La loi du 5 janvier 1975 en fit la huitième Région de la République (le Kivu a été scindé depuis), avec la création des nouveaux organes administratifs.
Histoire urbaine de Kinshasa
L'histoire urbaine de Kinshasa décrit l'histoire de la genèse de Kinshasa, et la manière dont elle s'est urbanisée. Cette urbanisation qui s'est réalisée en deux temps. Le premier correspond à l'époque coloniale, quand la ville a bénéficié d'un plan urbain bien élaboré, et le deuxième, à la période post-coloniale, période à laquelle la ville se développe de façon anarchique, sans plan d'urbanisme. C'est même la période de l'urbanisme spontané.
Croissance urbaine et "maux africains"
En 1945, la capitale du Congo belge abritait 100 000 personnes. À l’indépendance, en 1960, Léopoldville comptait 400 000 âmes, ce qui en faisait la plus grosse agglomération d’Afrique centrale. Quinze ans plus tard, après que la ville eut reçu le nom de Kinshasa en 1966, sa population avait déjà franchi le cap des 2 millions. D'après l'Institut national de la statistique en 2000, Kinshasa comptait près de 6 062 000 habitants dont 3 637 000 de moins de 19 ans, tranche d'âge comprenant donc 60 % de la population qui représente d'ailleurs plus de la moitié de la population urbaine. En 2001, les jeunes de 15 ans représentaient 46,8 % de la population totale. Kinshasa a maintenant une structure démographique réellement jeune et cette jeunesse est particulièrement kinoise de naissance parce que la moitié de la populationurbaine est née à Kinshasa. Ce qui n'était pas le cas avant l'indépendance et jusqu'aux années 1970 parce qu'en 1967, lorsque la ville avait environ 865 460 habitants, près de 53 % de la population (460 390 hab.) n'étaient pas natifs de Kinshasa. En 1984, les résultats du recensement indiquèrent que 59,4 % de la population étaient des natifs de Kinshasa. Les jeunes représentent donc aujourd'hui à Kinshasa une bonne frange de la population. La population a ensuite crû de manière considérable jusqu'à atteindre plus de 8 millions d'habitants selon les estimations de 2010.
Les carences de l'administration ne permettent pas d'obtenir une quantification exacte de la population kinoise. L'exode rural et les migrations consécutives aux guerres civiles à l'Est sont des facteurs supplémentaires qui compliquent le chiffrage. Les estimations actuelles sont fournies par des ONG et parfois basées sur la détermination du taux moyen d'occupation urbaine par photographie aérienne, principalement dans les zones où l'habitat type ne comporte pas d'étages, c'est-à-dire les zones ayant une forte expansion urbaine comme les cités. De ce fait, il se peut que la population dépasse les 10 millions d’habitants.
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Source: Populstat [archive], World Urbanization Prospects |
Violence et corruption
En 1991, et ensuite en 1993, Kinshasa est victime de pillages, dont les séquelles sont encore visibles tant matériellement qu’humainement jusqu'à aujourd'hui. Ces pillages ont pour cadre une crise économique due à un système politico-économique, finalement aussi inefficace que corrompu, instauré par Mobutu Sese Seko.
En 1997, après l'arrivée au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila, des violences ethniques éclatent dans la ville. La politique du nouveau dirigeant influence l'économie de la capitale, et du pays en général, ce qui a pour effet d'accentuer la corruption.
Selon une enquête du Réseaux des éducateurs des enfants et jeunes de la rue (REEJER) de 2006, 13 877 enfants vivent et travaillent dans les rues de Kinshasa, principalement dans les communes de Masina, Kimbanseke et Limete.
Les problèmes écologiques
La ville est confrontée à d'importants problèmes écologiques.
Au premier rang, le problème de l'énergie. En effet, en dépit d'un fort potentiel hydroélectrique des barrages d'Inga I et II, le réseau électrique est vieillissant, mal calibré et peu étendu. Les branchements illégaux et les incidents quotidiens, d'origine naturelle ou humaine, provoquent des pannes à répétition. L'absence d'une énergie disponible partout et peu coûteuse explique l'usage des autres sources d'énergies. En 1984, Marc Pain montre qu'environ 45 % de la population fait la cuisine avec des combustibles d'origine pétrolière, la grosse majorité des autres avec du bois ou du charbon de bois provenant de la déforestation. Des solutions sont recherchées pour gérer des plantations à repousse rapide (eucalyptus, pins). En 2010, la consommation de charbon de bois est estimée à 500 000 tonnes et un grand projet, nommé “Makala”, est lancé pour mieux gérer la filière bois-énergie.
Le second est la gestion de l'eau. L'eau potable est assurée par la société publique Regideso. Mais les infrastructures de traitement et de d'acheminement de l'eau sont également vétustes et limitées, donc incapables de satisfaire les demandes grandissantes de la ville. La suspicion sur la qualité de l'eau est la raison pour laquelle grandit un marché de l'eau en bouteille et s'installent des systèmes de filtration chez les particuliers aisés. Sans eau courante, des quartiers entiers emploient le système D. Des travaux sont en projet pour résoudre le problème. Il n'existe aucune station d'épuration. Les eaux usées sont donc rejetées directement dans les rivières et le fleuve Congo, ce qui implique une pollution latente. Le tout à l'égout ne concerne que le centre ville et certains quartiers. Il en va de même pour l'évacuation des eaux de ruissellement. Malgré cela, le système actuel est peu entretenu donc presque inutile. Par conséquent, Kinshasa est régulièrement touchée par les inondations et parfois par des épidémies.
Le troisième est la gestion des déchets. Il existe un service de traitement des déchets mais reste insignifiant. Le tri n'existe pas. Fort heureusement, un recyclage d'ordre économique a lieu dans la population. Ainsi, les métaux sont réemployés, ou revendus au poids, et les contenants plastiques sont réutilisés. Les matériaux inertes, comme le ciment, la brique et la faïence, sont pilés et revendus comme gravier. Le bois sert de combustible. Toutefois, la ville produisant une quantité de déchets très importante, il reste bon nombre de détritus inexploitables, le plastique souple en tête. La technique courante consiste à les regrouper en tas puis les brûler, voire les enterrer. En conséquence de quoi, une pollution invisible des sols, de l'air et des eaux par les suies, les gaz toxiques et les métaux lourds, n'est pas à écarter.
Cinq chantiers
En 2009, le président Joseph Kabila mit en œuvre une série de cinq chantiers pour la nation : les infrastructures, la santé et l’éducation, l’eau et l’électricité, le logement, l’emploi. Tous ont des parties importantes à Kinshasa.
Pour l’infrastructure, d’important travaux routiers occupent, depuis 2009, la société chinoise CREC dont notamment le réaménagement du « boulevard du 30 Juin » à Gombe et le « boulevard Colonel Mondjiba » à Kintambo, l’« avenue du Tourisme » (longeant le fleuve vers l'aval) à Ngaliema. Un projet d’aménagement de route express au niveau de l’« avenue Nyangwe » et de l’« avenue Kabambare » n’a pas encore été entamé.
L’aéroport international de Ndjili voit aussi des travaux de réhabilitation, sa piste doit être réaménagée et un nouveau terminal sera construit. Ce dernier est en partie financé par une redevance perçue auprès de chaque voyageur utilisant l’aéroport.
La ville voit aussi l’installation de la fibre optique connectant celle-ci à la côte atlantique, plus précisément au câble South Africa Transit 3/West Africa Submarine Cable.
L'urbanisation en question
Comme toutes les villes ayant connu un fort développement démographique, Kinshasa a subi un étalement anarchique et l'explosion des petites constructions, parfois de bric et de broc. L’absence d’encadrement rigoureux sur le bâti et le manque de politique urbanistique pour des raisons budgétaires n’ont rien arrangé. Malgré l’amélioration socio-économique du pays depuis quelques années, le phénomène se poursuit encore.
Quoi qu'il en soit, si l’offre publique est exsangue, l'importation des matériaux, le peu d'offre sur le marché du ciment et les conflits de propriétés limitent aussi l'offre privée. Cette inégalité a été responsable d'une forte augmentation des prix immobiliers, déclenchée d'ailleurs par l'arrivée de milliers de fonctionnaires de la MONUSCO.
L’apparition d’une classe moyenne montante et le retour des investisseurs étrangers a suscité l’intérêt du privé pour la construction lucrative de logements et d’hôtels. Kinshasa connaît donc une forte activité foncière qui a donné lieu à l’érection de nombreux immeubles et maisons, quand d’autres n’ont pas été réhabilités ou rénovés. Ainsi, un projet de développement immobilier de haut-de-gamme sur le site marécageux de la rivière Ndjili le long du fleuve Congo est en préparation par la société Hawkwood Properties, détenue par des fonds zambiens. Ce projet immobilier d’envergure constituerait une nouvelle commune appelée « la cité du fleuve Congo ».
Toutefois, l’effondrement d’un nouvel immeuble, à peine terminé mais habité, dans le quartier Basoko de la commune de Ngaliema au 14 octobre 2013, a démontré que les règles élémentaires de construction étaient négligées au profit des bénéfices. D’autres questions plus dérangeantes commencent à apparaître sur l’urbanisation galopante de la ville. En effet, l’investissement massif par des capitaux étrangers dans des programmes étendus et luxueux, destinés en fin de compte qu’à une catégorie haute donc très étroite de la population, laisse planer le doute. Certains dénoncent une spéculation immobilière, voire du blanchiment d’argent.
Géographie
Kinshasa a un climat tropical de savane avec hiver sec (Aw d'après la classification de Köppen). La température moyenne annuelle est de 25,3 °C et les précipitations annuelles sont de 1 273,9 mm. Les mois les plus secs sont juillet et août avec seulement 3 mm de précipitations et mars et avril les plus humides avec 196 mm de précipitations.
La ville-province s'étend sur une surface de 9 965 km2 composée d'un grand plateau (Plateau du Kwango), d'une chaîne de collines (monts Ngaliema, Amba, Ngafula), d'une plaine et de marécages au bord du Pool Malebo. La plaine est la partie la plus peuplée et s'étend en forme de croissant de la baie de Ngaliema à l'Ouest jusqu'au plateau du Kwango à l'Est du Pool Malebo.
Les variations annuelles de température dans la région de Kinshasa sont d'environ 13 degrés Celsius. Le climat est de nature équatoriale (chaud et humide), composé d'une saison des pluies de 8 mois. La saison sèche est de mi-mai à mi-septembre. Le reste de l'année est relativement pluvieux surtout aux alentours de mars ou novembre.
Plusieurs rivières de diverses dimensions traversent les plaines de la ville-province, généralement prenant source dans les collines, coulant du Sud vers le Nord, pour se jeter dans le fleuve Congo. Des lacs de tailles réduites, comme le lac Ma Vallée et le lac Vert, y sont aussi localisés.
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Min. |
Max. |
Pluie |
---|---|---|---|
Janvier |
21 |
31 |
135 |
Février |
22 |
31 |
145 |
Mars |
22 |
32 |
196 |
Avril |
22 |
32 |
196 |
Mai |
22 |
31 |
159 |
Juin |
19 |
29 |
8 |
Juillet |
18 |
27 |
3 |
Août |
18 |
29 |
3 |
Septembre |
20 |
31 |
30 |
Octobre |
21 |
31 |
119 |
Novembre |
22 |
31 |
222 |
Décembre |
21 |
30 |
142 |
* Sources : BBC Weather |
Kwango à l'Est du Pool Malebo.
Les variations annuelles de température dans la région de Kinshasa sont d'environ 13 degrés Celsius. Le climat est de nature équatoriale (chaud et humide), composé d'une saison des pluies de 8 mois. La saison sèche est de mi-mai à mi-septembre. Le reste de l'année est relativement pluvieux surtout aux alentours de mars ou novembre.
Plusieurs rivières de diverses dimensions traversent les plaines de la ville-province, généralement prenant source dans les collines, coulant du Sud vers le Nord, pour se jeter dans le fleuve Congo. Des lacs de tailles réduites, comme le lac Ma Vallée et le lac Vert, y sont aussi localisés.
Subdivisions
La ville de Kinshasa est divisée en 4 districts et 24 communes.
district de la Funa Bandalungwa Bumbu Kalamu Kasa-Vubu Makala Ngiri-Ngiri Selembao |
district de la Lukunga Barumbu Gombe Kinshasa Kintambo Lingwala Ngaliema |
district du Mont-Amba Kisenso Lemba Limete Matete Ngaba Mont-Ngafula
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district de la Tshangu Kimbanseke Maluku Masina Ndjili Nsele
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Les quatre districts urbains de la ville de Kinshasa sont totalement inégaux en termes de superficie, effectifs démographiques, de niveau d'urbanisation, de niveau de vie et de qualité des infrastructures de base.
District de la Tshangu
Il est le plus peuplé et le plus étendu de la ville. Son développement a pour handicap de n'être relié au centre ville que par une unique route : le boulevard Lumumba, grâce au pont qui traverse la rivière Ndjili. En 2004, le district comptait 2 082 056 habitants sur 9 116,5 km2, soit une densité de 227 habitants au km. Au cours de la décennie 2000, plusieurs infrastructures de grande envergure se sont implantées à la Tshangu. Il s'agit entre autres de : Hôpital Marie Biamba Mutombo du Basketteur congolais de la NBA Mutombo Dikembe à Masina, hôpital des chinois à Ndjili, hôpital de Maluku à Maluku, Marché de la Liberté à Masina et Marché de Menkao à Menkao dans la commune de Maluku, etc. Le tableau ci-dessous nous montre l'évolution démographique dans le district de la Tshangu.
Communes | Superficie en km² | Population en 1967 | Densité en km² en 1967 | Population en 2004 | Densité au km² en 2004 | Nombre de quartiers |
---|---|---|---|---|---|---|
Ndjili | 11,40 | 80 000 | 7017 | 442 138 | 38 784 | 13 |
Kimbanseke | 237,78 | 64 440 | 271 | 946 372 | 3 980 | 30 |
Masina | 69,73 | 18 700 | 268,2 | 485 167 | 6 957 | 21 |
Nsele | 898,79 | - | - | 140 929 | 16 | |
Maluku | 7 948,80 | - | - | 67 450 | 8 | 19 |
District de Lukunga
C'est un district facilement accessible, en dehors de quelques quartiers de la commune de Ngaliema. Il se situe au centre de la ville de Kinshasa, mais est aux prises avec des problèmes d'assainissement des eaux pluviales dans plusieurs de ses quartiers. L'infrastructure la plus importante qu'a bénéficié le district de Lukunga durant la dernière décennie, avant 2010, est la construction du boulevard Triomphal, à la frontière entre les communes de Kinshasa et de Kasa-Vubu. Le tableau ci-dessous donne les détails de l'évolution démographique pour le district de Lukunga.
Communes | Superficie en km² | Population en 1967 | Densité en km² en 1967 | Population en 2004 | Densité au km² en 2004 | Nombre de quartiers |
---|---|---|---|---|---|---|
Kintambo | 2,72 | 29 890 | 10 989 | 106 772 | 39 254 | 8 |
Lingwala | 2,88 | 37 240 | 12 930 | 94 635 | 32 859 | 9 |
Kinshasa | 2,87 | 56 640 | 19 735 | 164 857 | 57 441 | 7 |
Barumbu | 4,72 | 44 900 | 9 512 | 150 319 | 31 847 | 9 |
Gombe | 29,33 | 17 890 | 610 | 32 373 | 1 103 | 10 |
Ngaliema | 244,30 | 30 640 | 125 | 683 135 | 2 796 | 21 |
District de la Funa
Il regroupe sept communes. Les communes de Kalamu, Kasa-Vubu, Ngiri-Ngiri et Bandalungwa sont centrales et très denses, les autres (Bumbu, Makala et Selembao) sont presque enclavées, car desservie principalement par la seule avenue du 24 novembre qui connaît de temps en temps des problèmes de délabrement. Voici l'évolution démographique dans ce district jusqu'en 2004 :
Communes | Superficie en km² | Population en 1967 | Densité en km² en 1967 | Population en 2004 | Densité au km² en 2004 | Nombre de quartiers |
---|---|---|---|---|---|---|
Kalamu | 6,64 | 78 310 | 11 793 | 315 342 | 47 491 | 18 |
Kasa-Vubu | 5,04 | 56 540 | 11 218 | 157 320 | 31 214 | 7 |
Ngiri-Ngiri | 3,40 | 50 930 | 14 979 | 174 843 | 51 424 | 8 |
Bandalungwa | 6,82 | 45 220 | 6 630 | 202 341 | 29 668 | 7 |
Bumbu | 5,50 | 37 560 | 6 829 | 329 234 | 59 860 | 13 |
Makala | 5,60 | 37 200 | 6 643 | 253 844 | 45 329 | 14 |
Selembao | 23,18 | 55 150 | 2 379 | 335 581 | 14 477 | 18 |
District de Mont-Amba
Il comprend 6 communes, dont Mont Ngafula qui est la plus grande commune du district. En 2004, le district de Mont-Amba regroupait 1 822 130 habitants sur 475 km2, soit une densité de 3 836 habitants au km². Le tableau ci-dessous donne les détails sur l'évolution démographique jusqu'en 2004.
Communes | Superficie en km² | Population en 1967 | Densité en km² en 1967 | Population en 2004 | Densité au km² en 2004 | Nombre de quartiers |
---|---|---|---|---|---|---|
Mont-Ngafula | 358,92 | 2 040 (partiel) | 5,7 | 261 004 | 727 | 16 |
Lemba | 23,70 | 37 480 | 1581 | 349 838 | 14 761 | 15 |
Kisenso | 16,60 | 26 320 | 1 586 | 386 131 | 23 260 | 17 |
Limete | 67,70 | 28 270 | 418 | 375 726 | 5 549 | 14 |
Matete | 4,88 | 42 220 | 8 665 | 268 781 | 55 078 | 13 |
Ngaba | 4,0 | 17 810 | 4 453 | 180 650 | 45 162 | 6 |
Hydrographie de Kinshasa
Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo est traversée dans sa frontière avec le Congo-Brazzaville par le fleuve Congo. À l'intérieur, elle est traversée par une vingtaine de rivières plus ou moins parallèles, ayant presque toutes, une même direction sud-nord. Ces rivières coulent dans des vallées soit envasées, soit encaissées. Ces rivières qui constituent l'un des moyens indispensable pour l'évacuation des eaux de la capitale, occasionnent parfois des inondations et érosions, à cause d'une mauvaise urbanisation de certains coins de la ville.
Rivières des vallées envasées
Les vallées envasées comprennent plusieurs rivières dont la rivière Ndjili et la rivière Nsele, qui sont les deux rivières allogènes, qui ont leurs sources en dehors de Kinshasa. Toutes deux viennent de la province du Kongo centralet leurs lits sont peu profonds.
Rivière Ndjili
Elle a donné son nom à la commune de Ndjili. Elle coule dans une plaine alluviale de 280 mètres et traverse les communes de Kimbanseke, Ndjili, Kisenso, Matete, Limete et Masina. Sur sa rive gauche, elle est alimentée par les eaux de ses affluents qui sont : la Kwambila qui vient des collines du Mont-Amba, puis de la Matete et de la Mumfu issues des collines de Kisenso. Elle reçoit aussi sur la même rive des eaux de son principal affluent, la Lukaya. Le bassin versant de la rivière Ndili a une superficie de 1 980 km2 et se jette dans le fleuve Congo par un delta aux bras anastomosés à une altitude de 275 mètres où ses alluvions se mélangent avec celles du fleuve.
Rivière Nsele
Comme la rivière Ndjili, elle donne aussi son nom à l'une des communes qu'elle traverse, la commune de la Nsele. Elle a un bassin de 6 000 km2 et coule avec beaucoup des méandres dans une vallée de 280 à 350 m d'altitude. Elle est alimentée principalement par des nombreux cours d'eau se trouvant à sa rive droite, et trace la limite de l'extension vers l'est de la ville.
Les rivières Ndjili et Nsele, bien qu'excentrées et peu profondes, sont les seules grandes rivières de la ville de Kinshasa navigable en pirogue sur plusieurs kilomètres. Plusieurs autres cours d'eau des vallées envasées dont les principaux sont : la Tshangu, la Mokali et la Tshuenge ont leurs sources aux pieds des collines de l'est dont les pentes varient entre 12 et 20 % avec un développement des cirques d'érosions dans les zones qu'elles traversent.
Rivière Tshangu
Elle est la plus importante rivière sur le site bâti et dense de Kinshasa, se trouvant entre la Ndjili et la Nsele. Elle est issue des collines du sud de Kimbanseke, vers le quartier 13 et son bassin est de 45 km24. Elle draine quelques quartiers des communes de Kimbanseke, Ndjili et Masina où il reçoit les eaux de la Mongo avant de se jeter dans le fleuve Congo. La Tshangu a donné son nom au district administratif de la Tshangu
Rivière Tshwenge
Elle tire son origine de collines de la Nsele à 340 m d'altitude. Elle traverse les communes de Kimbanseke et de Masina. Elle reçoit peu de ruisseaux avant de se jeter dans les marécages du fleuve.
Rivière Matete
Elle est le principal affluent de la rivière Ndjili et traverse les communes de Lemba, Matete, Mont-Ngafula, Limete et Kisenso où il tire sa source. Elle parcourt sur 10 600 mètres un bassin versant très densément habité d'environ 1 276 hectares avant de jeter dans la Ndjili avec un débit de 110 m3.
À toutes ces rivières, il faut ajouter les rivières Mangu et Mokali qui reçoivent des eaux de plusieurs petits ruisseaux de la contrée.
Rivières des vallées encaissées
Ce sont des rivières nées sur le site de Kinshasa. Toutes ces rivières naissent aux pieds des collines dont les pentes sont supérieures à 20 %, sur des versants raides, développant parfois des cirques d'érosions à leurs passages. Parmi ce rivières, on compte :
Rivière Lukunga
Elle est l'une des plus importantes rivières des vallées encaissées, raison pour laquelle elle a donné son nom au district administratif du même nom. La rivière Lukunga prend sa source à l’ouest sur les collines de Ngomba Kikusa à 520 m d'altitude dans la commune de Ngaliema. Sa largeur moyenne ne dépasse pas 10 m et sa profondeur est de 2 m. Elle traverse les quartiers de Ngaliema, Cité Mama Mobutu et une partie de Mont-Ngafula. Elle est alimentée sur sa rive droite par l'Ikusu et par la Mbinza. La rivière Lukunga trace naturellement la limite ouest bâti de Kinshasa.
Rivière Lubudi
La Lubudi prend sa source au pied versant de Djelo Mbinza à 450 m d'altitude. Elle reçoit les eaux de la rivière Makelele sur sa rive gauche. C'est ainsi qu'à partir de la commune de Bandalungwa, où se jette les eaux de la Makelele à la Lubudi, la rivière Lubudi prend le nom de rivière Makelele. Sur sa rive droite, elle reçoit les eaux de la rivière Basoko au niveau de Kintambo.
Rivière Basoko
Elle prend sa source à partir des collines de Bumbu, et traverse à son passage, les communes de Ngiri-Ngiri et Bandalungwa, avant de se jeter au fleuve au niveau de la baie de Ngaliema. La Basoko traverse une grande zone maraîchère et contribue énormément à cette pratique dans la zone appelée communément « la pépinière. » Le bassin Lubudi-Basoko comprend des grands collecteurs comme : Manieme, Komoriko, Inongo, etc.
Rivière Mampeza
C'est une petite rivière, à la dimension d'un ruisseau. Son cours d'eau principal et ses bras viennent du versant de la Devinière et drainent le nord du quartier Ngaliema, traverse la place commerciale de Kintambo appelée communement "Kintambo magasin" et le chantier naval Chanic avant de se jeter au fleuve au niveau de la baie de Ngaliema.
Rivières Bumbu et Funa
Les rivières Bumbu (11 km) et Funa (9 km) sont nées des collines du sud, plus précisement sur les hauteurs de Mont-Ngafula et de Mont-Amba. Elles coulent parallèlement à travers les communes de Bumbu, Mont-Ngafula, Selembao, Makala et se joignent plus loin dans la commune de Kalamu. C'est à partir de cette jonction que la rivière est appelée par les Kinois, rivière Kalamu (Mayi ya Kalamu), car, traversant la commune du même nom. À partir de Kalamu, la rivière devient large de 2 à 3 m et profond de 1 à 3 m. La rivière Kalamu conflue avec la rivière Yolo avant de se jeter au fleuve Congo. De la source à l'embouchure, La Bumbu et la Funa parcourent près de 20 km avant de jeter au fleuve à proximité de l'état-major des forces navales, traversant à leurs passage, les communes de Selembao, Bumbu, Mont-Ngafula, Lemba, Makala, Kalamu, Limete et l'aéroport de Ndolo. La Funa a même donné son nom au district administratif de la Funa. La Funa est bétonnée en aval, sur les tronçons des avenues Sendwe et Victoire, dans la commune de Kalamu, et est particulièrement victime des jets de déchets de la part de la population. Déchets qui s'entassent en amont des ponts et réduit par ce fait même ces capacités d'écoulement et son débit.
Rivière Yolo
La Yolo prend sa source sur les versants du Mont-Amba dans la commune de Lemba et traverse trois communes : Lemba, Ngaba et Limete. Longue de 12 km et large de 3 à 5 m, la Yolo est profonde de 1 à 3 m et est alimentée par des eaux des divers ruisseaux. Le bassin de Yolo (10,58 km2) compte quelques grands collecteurs en dehors des ruisseaux qui l'alimente en eau. Son débit est de 5,25 m3/s, tandis que le débit de crue de novembre et décembre 2000 était de 64,47 m3/s. La baisse du débit est la conséquence des rejets d'ordures par la population riveraine, qui considère la rivière comme une décharge publique naturelle. Comme la rivière Kalamu, la Yolo est bétonnée partiellement en aval où les eaux sont canalisées.
Rivière Gombe
Comme la Bitshaku Tshaku, la rivière Gombe est considérée abusivement comme une rivière locale. Elle est par contre un collecteur d'eaux pluviales à ciel ouvert, qui se transforme en cours d'eau, dans son embouchure, avant de se jeter au fleuve Congo. Elle est l'unique rivière de la ville orientée est-ouest, contrairement à toutes les rivières de la ville, qui prennent la direction du sud vers le nord. Elle prend sa source sur l'avenue des Huileries, à proximité du camp de la police Lifungula dans la commune de Lingwala. C'est précisément là que commence ce collecteur, qui se transforme en rivière dans son embouchure, au fleuve. La Gombe traverse donc les communes de Lingwala, où se trouve sa source et de Gombe, où se trouve son plus long tronçon. La Gombe est longue de 4 300 m, profonde de 2 m et large de 6 m.
Rivière Bitshaku Tshaku
Comme la Gombe, elle aussi un collecteur qui se transforme en rivière, dans son embouchure, avant de se jeter au fleuve Congo. Elle prend sa source aux croisements des avenues Croix-rouges et Marché, et se jette dans le fleuve au niveau des installations du chantier naval Onatra à Ndolo, et après avoir traverser en souterrain la zone industrielle de la commune de la Gombe. Elle est longue de 3 km et collecte les eaux usées des communes de Barumbu, Kinshasa et Gombe. Comme détailler ci-haut, Kinshasa compte plusieurs rivières qui peuvent contribuer énormément à son assainissement. Une fois qu'il y a de la volonté politique, la ville peut bien bénéficier de cet avantage naturel qui est un atout majeur pour son urbanisation.
Les inondations
Bien que constituant un atout majeur pour l'urbanisation et l'assainissement de la ville de Kinshasa, toutes les rivières ou presque inondent les cités des plaines pendant la période des fortes pluies, à cause de leurs mauvaise gestion (Manque de curage, décharges des immondices, etc.). Les archives de la Régie des voies fluviales indiquent les montées maximum des eaux à Kinshasa à 6,23 m, le 17 décembre 1961. La variation maximale entre le niveau d'eau maximum et minimum connue est d'environ 6 m. Les observations sur le niveau des eaux dans le port de Kinshasa indiquent que les crues séculaires peuvent dépasser 5,55 m, les quinquennales 4,71 m, les décennales 4,9 m, tous les 25 ans 5,8 m, tous les demi siècles 5,25 m. Kinshasa compte principalement deux zones inondables :
- celles qui se situent dans la plaine d'inondation du fleuve Congo et dans la basse terrasse des quartiers de Kingabwa et Ndolo, dont la plus vulnérable est Kingabwa, à cause des remontées intempestives de la nappe phréatique, tributaire de l'hydrologie du fleuve Congo;
- et celles qui sont en bordure des rivières dont les quartiers Abattoir, des Marais, Ndanu, Salongo, Yolo, etc.
Inondations dues aux crues des cours d'eau
Elles sont causées principalement par un manque criant de curage des cours d'eau qui traversent la ville. La population jette des immondices et des déchets solides (Bouteilles plastiques, ordures, épaves des véhicules, troncs d'arbres et autres) dans ces cours d'eau, par manque de l'installation de plusieurs décharges publiques. En temps de pluie, les cours d'eau sont bouchés et provoquent des inondations.
Inondations dues à la remontée lente des rivières
Elles concernent particulièrement la vallée de la rivière Ndjili qui prend sa source dans la province voisine du Kongo central.Ces inondations interviennent même quand il ne pleut pas dans la ville de Kinshasa. Elles résultent de la succession des pluies dans la province du Kongo central où la rivière tire sa source. La rivière quitte doucement son lit et gagne progressivement les quartiers riverains de Matete, Masina, Limete et Kisenso. La lenteur de la montée des eaux permet à la population de se mettre à l'abri. Les rapports de la commune de Kisenso, qui souvent est la plus touchée, indiquent des désastres de ce type d'inondation en avril et mai 2002 : 32 rues, 711 maisons, 5870 personnes, 1 école (Kitomesa), 1 dispensaire (Tabita), 1 ferme (Nzeza Nlandu) sinistrés. À Matete, les quartiers de Maziba, Malemba et des Marais qui longent la rivière Ndjili sont aussi souvent inondés sur une étendue de 4,4 km2. Il en est de même à Masina dans les quartiers Abattoir (1 128 maisons) et Sans-Fil (327 maisons). À Limete, ce sont les quartiers Ndanu (235 maisons) et Salongo (135 maisons) qui sont le plus touchés.
Inondations dues à la remontée rapide des rivières
Elles sont causées par des cours d'eau ensablés par des sédiments en provenance des érosions, et encombrés par des ordures jeter par la population. Après une pluie, les quartiers riverains sont automatiquement inondés.
- La rivière Funa inonde souvent à cause du débordement de son cours dont le débit augmente du fait de l'urbanisation rapide de la zone collinaire sans que sa capacité d'évacuation ne soit sur-dimensionnée.
- La rivière Bumbu inonde parce que le volume de terre emporté par l'érosion de la Drève de Selembao (700 000 m3) dans son lit ralentit l'écoulement des eaux.
- La rivière Mbinza est confrontée à l'apport de terre de l'érosion Mataba 2 à Ngaliema (1 852 000 tonnes), qui la rend irrégulier et provoque des inondations
- La rivière Lukunga quant à elle inonde à cause de sa sédimentation et de l'apport de terre (6 151 000 tonnes) issu de l'érosion Masikita de Ngaliema
- La rivière Kalamu inonde à cause de l'obstruction de ses ouvrages par les déchets solides comme les immondices, épaves des véhicules qui font monter sensiblement l'eau et la détourne de son lit en temps des fortes pluies.
En dehors des érosions qui apporte du sable pour encombrer les rivières, c'est la population riveraine qui constitue un véritable obstacle pour l'écoulement tranquille des eaux des rivières de Kinshasa. Avec une telle méthode d'élimination des déchets, c'est tout naturel de voir les rivières quitter rapidement leur lit à la moindre pluie pour inonder les quartiers riverains. Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2007, il est tombé à Kinshasa une pluie diluvienne avec 228 mm d'eau à l'ouest de la ville, 77 mm à l'est, pluie qui a provoquée la mort de 31 personnes, des dizaines d'infrastructures et maisons détruites à cause des débordement des eaux des cours d'eau comme Makelele, Lubudi, Lukunga, Bumbu et autres.
Inondations dues aux crues du fleuve Congo
Elles surviennent pendant la période des pluies torrentielles en amont du fleuve, et lorsque les eaux des rivières kasaï et Ubangi montent rapidement. Les cités les plus inondées sont celles qui se situent dans la basse terrasse, le long du fleuve (Kingabwa, Ndolo, Masina, Kinsuka, etc. Les sites qui sont régulièrement inondés même si le fleuve Congo ne monte pas de façon remarquable sont les quartiers :
- à Limete : Kingabwa Pécheurs, Sans-Fil, Maman Zenze, Mbamu, Nzadi, Grand Monde et Brindao
- à Barumbu : Ndolo, Port-Baramoto, Port Maman Ngalu, Port Mayele, Port Nzimbi, Orgaman, etc1.
Le quartier Kingabwa Pécheur est le plus souvent touché que tous les autres lors des crues du fleuve Congo.
Inondations dues aux remous des cours d'eau locaux
Lorsque les eaux du fleuve montent à la période de crues, elles refoulent les eaux des rivières, obstruent leurs embouchures et bloquent leur écoulement normal, et cause par conséquent des inondations. Les inondations des remous peuvent refouler jusqu'à 2 km pour atteindre les cités de basse terrasse qui se situent dans des communes telles que Gombe, Barumbu, Lingwala, Kinshasa, Limete et Ndjili. Les eaux des rivières grossissent à cause de ce refoulement, jusqu'à provoquer des inondations.
Inondations dues au ruissellement urbain
Elles sont causées par la surcharge du système de canalisation, de la diminution de l'indice d'infiltration et de la remontée de la nappe phréatique incapable d'absorber toutes les eaux pluviales. La construction des bâtiments sur des caniveaux ainsi que la construction des routes sans système d'évacuation d'eau, fait qu'après la pluie, l'eau stagne et forme une sorte des lacs artificiels. Ces lacs (eaux stagnantes), par manque de drainage adéquat, se créent un ruissellement superficiel et entraînent des inondations dans les quartiers environnants.
Inondations dues aux déferlements du ruissellement urbain
Elles sont causées par la vétusté des ouvrages de drainages, qui ne supportent plus des fortes ruissellements. Ces ouvrages ont été construits par rapport aux années 1950, et ne répondent plus aux normes du système d'assainissement relatif à la ville actuelle. Ces inondations sont vécues partout où le système de drainage n'existe pas, lorsque les eaux ruissellent de toutes parts pendant une forte pluie. Ces quartiers reçoivent les eaux sans les évacuer, jusqu'à être complètement inondés.
Administration
Les services publics de la ville de Kinshasa sont placés sous l'autorité du Gouverneur de la ville, assisté du ministre provincial dont le domaine est concerné.ces services n'ont pas de personnalité juridique et ils sont dotés d'un organe de contrôle et de suivi qu'on appel conseil de surveillance et d'un organe exécutif autrement dit comité de gestion. Ces services sont les suivants: ''NOTARIAT, RETRANSKIN, RIMMOKIN, DGRK, RATPK ET RCPK.
Administration
Pays |
|
---|---|
Statut politique |
Ville et province |
Capitale |
Kinshasa |
Gouverneur |
André Kimbuta |
Représentation nationale : |
|
· Assemblée |
59 |
· Sénat |
8 |
Langue |
Officielle : français |
Géographie |
|
Superficie |
9 965 km² |
Démographie |
|
Population (2012) |
9 463 749 hab. |
Densité |
949,7 hab./km² |
Autres informations |
|
ISO 3166-2 |
CD-KN |
Fuseau horaire |
UTC+1 |
Communes et Territoires - Villes - Provinces |
Éducation
La ville de Kinshasa compte une cinquantaine d’établissements d’enseignement supérieur et universitaires agréés (11 public et 40 privés).
- Établissements publics
- Académie des beaux-arts (ABA/Kinshasa),
- École de santé publique (UNIKIN),
- École Régionale post-universitaire d'Aménagement et de gestion Intégrés des Forêts et Territoires tropicaux(ERAIFT)(à l'UNIKIN),
- Institut du bâtiment et des travaux publics (IBTP/Ngaliema),
- Institut Supérieur d'Architecture et d'Urbanisme (ISAU),
- Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication (IFASIC/Kinshasa),
- Institut national des Arts (INA),
- Institut supérieur de commerce (ISC), Gombe,
- Institut supérieur de statistiques de Kinshasa(ISS/Kinshasa),
- Institut supérieur des arts et métiers (ISAM/Kinshasa),
- Institut Africain d'Études Prospectives (INADEP/Kinshasa), plus axé sur la recherche fondamentale que sur l'enseignement,
- Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA),
- Institut supérieur des techniques médicales(ISTM/Kinshasa),
- Institut supérieur pédagogique (ISP/Gombe),
- Institut supérieur pédagogique technique (ISPT/Kinshasa),
- Université de Kinshasa (UNIKIN), anciennement appelée l'Université Lovanium,
- Université pédagogique nationale (UPN), ancien IPN.
- Établissements privés
- Bandalungwa :
- Institut supérieur de théologie évangélique et missiologie (ISTHEM/Ngiri-Ngiri),
- Institut supérieur technologique de Kinshasa (ISTK),
- Institut supérieur d'information, programmation et analyse (ISIPA).
- Gombe :
- École informatique des finances (EIFI),
- Institut du pétrole et de gaz (IPG),
- École supérieure de formation des cadres (ESFORCA),
- Université William Booth (UWB).
- Kalamu :
- Université Simon Kimbangu USK),
- Institut facultaire de gestion et de communication,
- Institut supérieur d'enseignement médical(ISEM-OMECO).
- Kasa-Vubu :
- Université Islamique Al Mustapha du Congo (UNICO),
- Institut facultaire de développement (IFAD),
- Institut interuniversitaire de Kinshasa (INTERKIN),
- Institut facultaire des Assemblées de Dieu au Congo (IFADC),
- Université chrétienne Cardinal Malula (UCCM).
- Kinshasa :
- Institut supérieur des sciences de santé de la Croix-Rouge (ISS-ISTK),
- Institut d'études supérieures et universitaires de Kinshasa (INESSUKIN).
- Kintambo :
- Institut supérieur Saint Eugène de Mazenod (ISSEM/Kintambo),
- Grand séminaire Saint André Kaggwa.
- Lemba :
- Institut supérieur de pédagogie religieuse (ISPR),
- Institut supérieur théologique Booth (ISTB).
- Limete :
- Université technologique du Congo (UTC),
- Université catholique du Congo (UCC),
- Université Chrétienne Internationale/The American Christian Liberal Arts University in Congo (UCI),
- Institut supérieur des sciences religieuses (USAKIN),
- Université Saint Augustin(USAKIN),
- Université libre de Kinshasa(ULK),
- Université technologique Bel Campus (UTBC),
- Institut supérieur d'enseignement techniques arts et métiers (ISETAM),
- Ecole Supérieure de Publicité et des Médias (ESPM).
- Lingwala :
- Université protestante du Congo (UPC),
- École supérieure des métiers d'informatique et de commerce (ESMICOM).
- Université Révèrent Kim(URKIM)
- Makala :
- Institut supérieur d'enseignement technique médical (ISETM).
- Mont-Ngafula :
- Faculté de philosophie Saint Pierre Canisius Kimwenza,
- Institut supérieur agro-vétérinaire (ISAV/Kimwenza),
- Institut supérieur d'informatique Chaminade(ISIC),
- Université orthodoxe au Congo (UOC),
- Institut supérieur en sciences infirmières (ISS/Monkole).
- Ngaliema :
- Université chrétienne internationale (UCI),The American Christian Liberal Arts University in Congo
- Centre universitaire de missiologie (CUM),
- Université chrétienne de Kinshasa (UCKIN),
- Institut supérieur technique de Ngaliema (ISTN).
- Ngiri-Ngiri :
- Institut supérieur théologique les pâturages (ISTP).
- Autres privés
- École d'informatique, d'électronique et d'expertise comptable (EIECO)
- Université Catholique du Congo (UCC), anciennement Facultés catholiques de Kinshasa
- Université américaine de Kinshasa ou Université franco-américaine de Kinshasa
- Université centrale de Kinshasa
Tourisme
Kinshasa possède plusieurs sites touristiques mais la majorité est peu connue ou peu fréquentée.
- le Pool Malebo
- la tombe de Selembawu
- le stade des Martyrs
- les Archives nationales
- le Palais du Peuple
- l’Académie des beaux-arts
- la Cité de l’Unité africaine
- le Palais de la Nation
- le Musée de la préhistoire
- le Cimetière des pionniers
- le Mont Ngaliema
- la Route des caravanes
- les jardins botanique33 et zoologique de Kinshasa
- la Pagode et le Complexe touristique de la Nsele
- le Mausolée Laurent-Désiré Kabila
- les Deux maisons sur pilotis
- la Première banque d’émission du Congo-Belge
- le domaine de chasse de Bonobo-Lumene
- le Musée national de Kinshasa
- Nganda Yala
- le Jardin d’Eden
- sanctuaire animalier Lola ya Bonobo
Jumelages
Brazzaville (Congo)
Bruxelles (Belgique) depuis 2002
Dakar (Sénégal)
Téhéran (Iran)
Utrecht (Pays-Bas)
Ankara (Turquie)
-
Incheon (Corée du Sud)
Référence
- Site officiel de la Ville de Kinshasa [archive]
- Atlas de l'architecture et du paysage urbains de Kinshasa (version en ligne de l'ouvrage de Bernard Toulier, Johan Lagae et Marc Gemoets, cf. bibliographie)
À lire aussi : Monographie de la ville de Kinshasa 
Croissance démographique : La population de la ville province de Kinshasa estimée à 26 millions d'habitants à l’horizon 2040 
Kinshasa : Diagnostic Urbain et Habitat 
La typologie des quartiers dans l’histoire du développement de Léopoldville-Kinshasa en RDC
Kinshasa : la ville et la cité
Marc PAIN, professeur à l’Université de Paris X Nanterre