- RDC, l'investissement dans l'agriculture : le manioc
Le manioc est l’aliment de base en RDC. Il occupe plus de la moitié de terre cultivable. Il est facile à cultiver, car ne nécessitant pas une grande fertilité du sol.
LE MANIOC
La République Démocratique du Congo est le troisième pays parmi les six plus grands producteurs du manioc dans le monde et le deuxième en Afrique après le Nigeria.
Avec sa production de 15Million de tonne par an, la consommation humaine du manioc en RDC est la plus élevée au monde : en effet, un Congolais consomme en moyenne 453 kg de racines fraîches par an, soit 145 kg de farine de manioc. Les feuilles de manioc se placent au premier rang de tous les légumes-feuilles consommés en R.D.C où un ménage de 7 à 8 personnes consomme près de 4 kg de feuilles de manioc par semaine. Comparativement aux racines, les feuilles de manioc sont riches en protéines (6-8 mg/g), en fer (3 mg/l00g), en calcium (200 mg/l00g), en vitamine A (10.000— 13.000 UI) et vitamine C (140 mg/l00g). Cependant, malgré son importance dans l’alimentation humaine (Nourriture pour 90% de la population congolaise) et du bétail en RDC, les techniques de transformation (fermentation) du manioc en RDC, sont en ce jour artisanales, empiriques et rudimentaires conduisant à des produits transformés de qualités douteuses qui ne peuvent pas garantir la sécurité sanitaire des produits du manioc. En outre, le manioc constitue une source de revenu principal au niveau des ménages.
En milieu rural, pour plus de 90% des ménages agricoles en R.D.C les activités commerciales sont essentiellement basées sur les produits de manioc. Cependant, par manque des procédés standardisés, le commerce des produits du manioc est très limité et la majorité des produits sont uniquement accessibles au marché local.
La filière manioc en RDC comprend : La production au champ, la transformation, la commercialisation au niveau des grossistes et des détaillants et la consommation au niveau des ménages ou par les industriels.
La production est encore à majorité entre les mains des petits producteurs et considéré comme une activité économique du secteur informel. Quelques efforts de modernisation de la transformation sont en train d’être réalisé avec l’appui des partenaires au secteur privé afin d’assainir les produits de manioc CHIKWANGUE et FOUFOU. Toutefois le séchage demeure encore un défi pour l’amélioration des technologies et de produits du manioc. Tenant compte de l’ampleur de la dépendance des populations congolaises vis-à-vis du manioc et du rôle que le manioc joue sur le plan économique, ainsi que son impact sur la santé de la population il est urgent d’envisager une forte amélioration des techniques de transformation du manioc en milieu paysan et éventuellement dans l’industrie.
Les variétés de manioc en RDC
Trente deux (32) variétés de manioc ont été inventoriées, elles sont à quelques exceptions près toutes prometteuses, cependant, la performance de ces variétés est fonction de l’adaptation des souches des parasites dans les différents sites écologiques de la culture du manioc (cas illustratif des 5 variétés suivantes : SADISA, MAHUNGU, MVUAMA, LUEKI, et RAV diffusées depuis février 2006) car des variétés naguère tolérantes ne résistent plus aux mêmes maladies après un certains temps. 14 variétés sur les 32 inventoriées sont décrites dans ce rapport. Ces variétés inventoriées sont reparties en deux grandes aires de cultures, à savoir : basse/moyenne altitude (BUTAMU, DISANKA, LUEKI, MVUAMA, MVUAZI, NSANSI, RAV, SADISA, ZIZILA, etc.) et haute altitude (LIYAYI, MALYOHA, MAPENDO, MAYOMBE, MUSIMWA, SAWASAWA, etc.).
Quatre nouvelles variétés améliorées, à savoir : 01/1661 ; 94/0330. MBAKANA et TME 419 ont été récemment diffusées par l’IITA (juin 2008) et ne sont pas décrites dans cet inventaire car leurs fiches descriptives sont en cours de finalisation au niveau de l’IITA. Il existe aussi à l’INERA/Yangambi, une série de 8 variétés (ALEMBI, MADAME 1, MADAME 2, MBONGO, NZIKO, YAHUMA 1, YAHUMA 2 et YASELA) criblées à partir des clones locaux mais dont la performance moyenne avoisine celle des autres variétés améliorées déjà en diffusion, c’est aussi le cas pour 2 variétés (MWAD KASAND et NA MUJINGA) locales au Katanga.
La liste de 32 variétés inventoriées pour le manioc se présente ci-dessous :
No |
Nom |
Rendement en milieu Contrôlé/Paysan (t/ha) |
Résistance |
Sources |
1 |
ALEMBI* |
|
|
INERA/Yangambi |
2 |
ANTIOTA |
30/15 |
Mosaïque, acarien vert |
Catalogue variétal SENASEM 2008 |
3 |
BUTAMU |
25 Ŕ 40/10 Ŕ 20 |
Mosaïque, anthracnose, bactériose et acarien vert |
Rapport annuel INERA/Mvuazi 2007, catalogue variétal INERA/Mvuazi et catalogue variétal SENASEM 2008 |
4 |
DISANKA |
35 Ŕ 50/20 Ŕ 25 |
Idem |
Idem |
5 |
LIYAYI |
35/18 |
Acarien vert |
Catalogue variétal SENASEM 2008 |
6 |
LUEKI |
15 Ŕ 30/ - |
Mosaïque, anthracnose et bactériose |
Rapport annuel INERA/Mvuazi 2007, catalogue variétal INERA/Mvuazi et catalogue variétal SENASEM 2008 |
7 |
MADAME 1* |
|
|
INERA/Yangambi |
8 |
MADAME 2* |
|
|
INERA/Yangambi |
9 |
MAHUNGU |
15 Ŕ 30/10 Ŕ 15 |
Mosaïque et bactériose |
Rapport annuel INERA/Mvuazi 2007, catalogue variétal INERA/Mvuazi et catalogue variétal SENASEM 2008 |
10 |
MALYOHA |
30/ 15 Ŕ 18 |
Mosaïque, acarien vert |
Catalogue variétal SENASEM 2008 |
11 |
MAPENDO |
40/15 Ŕ 18 |
Mosaïque, acarien vert |
Catalogue variétal SENASEM 2008 |
12 |
MAYOMBE |
30 Ŕ 40/12 Ŕ 15 |
Mosaïque, anthracnose, bactériose et acarien vert |
Catalogue variétal SENASEM 2008 |
13 |
MBANKANA |
|
|
IITA/KINSHASA |
14 |
MBONGO* |
|
|
INERA/Yangambi |
15 |
MUSIMWA |
30 Ŕ 40/15 Ŕ 20 |
Acarien vert |
Catalogue variétal SENASEM 2008 |
16 |
MVUAMA |
25/15 |
Bactériose |
Rapport annuel INERA/Mvuazi 2007, catalogue variétal INERA/Mvuazi et catalogue variétal SENASEM 2008 |
17 |
MVUAZI |
35 Ŕ 50/20 -25 |
Mosaïque, anthracnose, bactériose et acarien vert |
Catalogue variétal SENASEM 2008 |
18 |
MWAD KASAND* |
|
|
SENASEM/Katanga |
19 |
NAMALE (MM96/7804) |
|
Mosaïque |
Résultats saillants INERA (1974 Ŕ 2008) |
20 |
NA MUJINGA* |
|
|
SENASEM/Katanga |
21 |
NZIKO* |
|
|
INERA/Yangambi |
22 |
RAV |
25 Ŕ 35/10 Ŕ 15 |
Mosaïque, anthracnose, bactériose et acarien vert |
Catalogue variétal SENASEM 2008 |
23 |
SADISA |
20 Ŕ 45/7 10 |
Mosaïque et acarien vert |
Catalogue variétal SENASEM 2008 |
24 |
SAWASAWA |
32/15 Ŕ 17 |
Acarien vert |
|
25 |
SUKISA (MM96/1666) |
|
Mosaïque |
Résultats saillants INERA (1974 Ŕ 2008) |
26 |
TME 419 |
|
|
IITA |
27 |
YAHUMA 1* |
|
|
IINERA/Yangambi |
28 |
YAHUMA 2* |
|
|
INERA/Yangambi |
29 |
YASELA* |
|
|
INERA/Yangambi |
30 |
ZIZILA |
25 Ŕ 55/10 -20 |
Mosaïque, anthracnose, bactériose et acarien vert |
Rapport annuel INERA/Mvuazi 2007, catalogue variétal INERA/Mvuazi et catalogue variétal SENASEM 2008 |
31 |
01/1661 |
|
|
IITA |
32 |
94/0330 |
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IITA |
Fiche technique du manioc
Descriptions de l’espèce :
Espèce tropicale, le manioc est une plante vivrière, arbustive pérenne pouvant atteindre un à quatre mètre de haut et ayant une ou plusieurs tiges principales avec ou sans ramification. La diversité des formes du manioc dépend de 2 types de ramification dont l’un est lié à l’aptitude à la floraison et le second se fait à partir de bourgeon latéraux sur la partie inférieure des tiges.
ii. Définition de termes utilisés
(15) Buttage : surélévation de terre autour du pied d’une plante dans le but de protéger ou de faciliter la pousse de nouvelles racines
(16) Equidistant : à une distance identique et généralement constante
(17) Futaie : partie de la forêt constituée par les grands arbres
(18) Jauge : boutures que l’on plante au même moment que la grande plantation dans le but de servir au regarnissage le cas échéant
(19) Phytosanitation : opération qui consiste à faire éliminer les plants malades dans un champ de manioc
(20) Regarnissage : opération qui consiste à remplacer les vides quelques jours ou quelques semaines après la plantation
(21) Tubérisation : remplissage des racines tubéreuses en amidon
iii. Mode de propagation : bouture (utilisé couramment) ou graine (réservé à la recherche)
iv. Technique culturale
Terrain et type de sol :
- Sols : meubles sablo argileux ou argilo-sablonneux, profonds et riches en éléments nutritifs.
- Eviter le terrain où l’eau stagne ainsi, que le terrain avec racines d’arbre hôtes de Fomes lignosus établies (champignon responsable des pourritures des racines).
- Tenir compte des plantes indicatrices qui permettent d’évaluer le niveau de fertilité du sol.
- Précédant cultural : éviter les sols ayant porté une culture avec les mêmes exigences en éléments nutritifs. (ex. Manioc, Patate douce, Bananer, Taro, etc.)
Préparation du terrain
En forêt
- Défrichement (bois et sous bois) ; coupe de sous bois 3 mois avant l’abattage des futaies ; incinération localisée ; buttage : 1 x 1m entre les buttes ; enfouissement, pendant le buttage, les débris végétaux décomposables au moins 21-45 jours avant la plantation
En savane
- Champ sur buttes, en billons, à plat ou cultivé non labouré.
- Labour tracteur : 30 à 45 jours avant plantation ; enfouissement des résidus végétaux ; hersage peu avant la plantation, deux passages croisées
- La préparation manuelle de terrain : enfouir des résidus végétaux, des billons équidistants1m à 1.5m ; 21-45 jours avant plantation ; remuer les billons en mélangeant la terre et les débris de décomposition avant de planter.
Variété et matériel à planter
- Variété à haut rendement, résistant aux maladies/ravageurs économiques et conforme aux utilisateurs ;
- Matériel de plantation provenant d’un champ de multiplication des boutures saines, sur tiges saines de 9 à 15 mois.
Epoque de plantation
Respecter le calendrier agricole local ci-dessous.
Province |
Saison A |
Saison B |
Bas-Congo et Kinshasa |
Octobre/Novembre |
Février/Mars |
Bandundu, Kasaï |
Octobre |
Mars |
Sud Ŕ Kivu et Maniema |
Octobre/Novembre |
Février/Mars |
Nord-Kivu |
Mars/Avril |
Septembre |
Equateur, Province Orientale |
Mars/Avril |
Octobre |
Nord Katanga |
Septembre |
février |
Sud Katanga |
Novembre Ŕ Décembre |
- |
Techniques culturales du manioc, Congo (RDC)
Résumé
Le manioc est une plante vivrière, arbustive pérenne pouvant atteindre un à quatre mètre de haut et ayant une ou plusieurs tiges principales avec ou sans ramification. Le mode de propagation par bouture est utilisé couramment, mais la graine (réservé à la recherche). La technique du mode de propagation par boutures, proposée par REAFOR, decrit comment selectionner et planter les boutures de manioc pour obtenir un meilleure rendement.
Description
REAFOR (Recherche Agricole et Forestière) est un programme visant à contribuer à la réduction de la pauvreté, au renforcement de la sécurité alimentaire et au bien-être des populations de la République Démocratique du Congo, par le renforcement des capacités nationales de la recherche agricole et forestière, en vue de sa relance durable. La fiche technique suivante decrit comment cultiver différentes variétés de manioc. Elle donne des details sur la preparation du terrain, la selection des boutures, la plantation, la récolte ainsi que la conservation. Les variétés suivantes ont été choisies pour leur résistance aux maladies et aux ravageurs ainsi que pour leur haut rendement:
-
ZIZILA,
- NSANSI,
- MVUAZI,
- DISANKA,
- BUTA-MU et
- TME 419
Pour plus de details voir le fichier joint. La fiche descriptive de la technique est aussi disponible en Lingala et Kikongo.
Plus d'informations
TECHNIQUES CULTURALES DU MANIOC FRANÇAIS Pdf
TECHNIQUES CULTURALES DU MANIOC LINGALA (Lolenge ya kolona manioko) Pdf
TECHNIQUES CULTURALES DU MANIOC EN KIKONGO (Mutindu ya kukuna Manioko ) Pdf
Liste des plus gros producteurs de manioc du monde par pays
Rang | Pays | Production Quantité (en tonnes) | Valeur de production |
---|---|---|---|
1 | Nigeria | 52403455 | 5 474 222 000 $ |
2 | Brésil | 25349088 | 1 324 020 000 $ |
3 | Indonésie | 24009624 | 2 457 975 000 $ |
4 | Thaïlande | 21912416 | 2 151 145 000 $ |
5 | République Démocratique du Congo | 15569138 | 1 610 134 000 $ |
6 | Angola | 14333509 | 1 497 321 000 $ |
7 | Ghana | 14240867 | 1 487 643 000 $ |
8 | Mozambique | 10093619 | 1 054 409 000 $ |
9 | Viet Nam | 9897912 | 1 033 965 000 $ |
dix | Inde | 8076000 | 843 643 000 $ |
11 | Ouganda | 4757800 | 497 014 000 $ |
12 | République-Unie de Tanzanie | 4646523 | 464 497 000 $ |
13 | Chine (continentale | 4500000 | 423 075 000 $ |
14 | Cambodge | 4368159 | 456 310 000 $ |
15 | Malawi | 4259301 | 444 939 000 $ |
16 | Cameroun | 4082903 | 383 861 000 $ |
17 | Bénin | 3600000 | 376 066 000 $ |
18 | Madagascar | 3490300 | 364 607 000 $ |
19 | Rwanda | 2579399 | 269 451 000 $ |
20 | Paraguay | 2453837 | 131 141 000 $ |
Source: Food and Organisation des Nations Unies pour l' Agriculture
Commentaires (4)

- 1. | lundi, 08 octobre 2018

- 2. | lundi, 08 octobre 2018
suis un etudiant de la ville de Bukavu
j'aimerais savoire les qualites physico-chimiques et organoleptiques du chikwangue

- 3. | mercredi, 06 décembre 2017
Difficile donner des informations credible à causes de différents raisons:
- difficile produre de manioc dans l'insécurité permanente;
- les stastistiques sont moins credibles par manque de cellules d'information sur les données.
- en cas d'insecurité suivie de milleirs de deplacés toute infomation est précaire
Merci à vous

- 4. | samedi, 07 janvier 2017
- qui sont les producteurs de manioc en RDC par Province ( entreprise)
- quelle est la quantité produite en moyenne par Entreprise par an ?
- Y a t il une association des producteurs de manioc à Kinshasa ??
Merci !
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Date de dernière mise à jour : samedi, 11 août 2018